Basket Club Bonneville


Quel Cran, ces Vétérans!

Publié le 16 décembre 2010

Je suis fier d’en avoir été… J’étais là le jour J… ou je devrais plutôt dire le jour V, V comme Victoire… Vous qui êtes, ou avez été, sportif, vous connaissez le sentiment de satisfaction jubilatoire d’atteindre un objectif sur lequel vous vous cassiez le nez depuis longtemps… Et pour nous, équipe "Senior" méritante bien que vieillissante, notre Bête Noire s’appelle Cran, je devrais dire « s’appelait » Cran, car nous avons vaincu le Signe Indien, enfin ! Nous jubilons devant le score final sur le tableau : 55-47, net et sans bavure, pas de contestation sur un panier refusé au buzzer, ou sur une faute non sifflée dans la dernière minute, non, un dernier quart-temps propre et efficace et voilà l’euphorie de la victoire… Je me permets un « YESS » venu du fond du cœur ! On se serre les mains, ils ont le sourire crispé et poli de ceux qui ne réalisent pas encore que les sparring-partners habituels, les habitués de la valise bi-annuelle ont fini par passer devant... ils mâchonnent quelques « bien joué » sans conviction ou ne disent rien, ils essaient plutôt d’éviter nos regards satisfaits… Il faut dire que 4 ans de défaites ça commence à devenir longuet et humiliant, avec je l’avoue, parfois l’envie sournoise de leur faire un genou, discrètement, sur le bord du banc de touche, ou de leur planter un bâton de ski dans le dos en sortant des vestiaires… Mais là c’est parfait, chez eux, avec leurs arbitres, et à la régulière ! Nous avons réussi le BON match, pourtant à 6 joueurs sur la feuille, et eux 10 en face, et je peux vous dire que quand on a passé les 50 balais, pouvoir se poser les fesses sur la touche pendant 5 minutes ça requinque… Mais là, pas le choix, il va falloir tenir… On n’est pas encore en fauteuil roulant, mais entre les mal-voyants, les essoufflés, les cardiaques, les dépressifs et les genoux fragiles, ce n’est pas une infirmerie mais ça ressemble à une équipe de maison de retraite... Enfin presque ! (je connais des susceptibles...) Chez nous, il y a du grand avec Vincent, Fred et Yves, les Triple Towers, de l’arrière diesel motivé, expérimenté et adroit avec Jean-Paul et Fabrice, et à l’aile, du jeune, du frais, du chien fou bondissant avec Thomas l’Interceptor et ses bras diaboliques… En face moins de taille mais du solide et du roublard, avec 2 mobylettes à la mène et du hargneux dessous qui ne se laisse pas marcher dessus… plus 2 ou 3 gâchettes qu’il va falloir neutraliser… Si ils n’ont pas pris l’apéro, on a nos chances ! Entame de match plus équilibrée que d’habitude, cette fois-ci nous fermons bien la raquette, les rebonds sont pour nous et comme leurs shooteurs extérieurs ne sont pas en réussite, nous les tenons au score… Je jette un œil au tableau : miracle, 10 à 10 à la fin du 1er quart-temps ! Le moral reste bon, les 10 minutes suivantes sont du même tonneau, Vincent impérial dessous et Cran hésite à pénétrer après s’être fait bâcher plusieurs fois de suite, du coup ils insistent avec des shoots peu assurés dehors , pendant qu’on assure le minimum syndical en restant soudés en défense et réalistes en attaque, ce qui nous fait à la mi-temps un avantage de 4 points… Une lueur d’espoir commence à poindre…et si c’était aujourd’hui ? En face ça discute, ça gamberge, ça commence à parler un peu fort ! On sent qu’ils ne savent pas trop comment manœuvrer, qu’ils aimeraient avoir une tronçonneuse pour nous enlever quelques centimètres… Mais ce sont des filous, des rusés : ils réattaquent par un pressing et 2 ou 3 mauvaises passes plus tard on est distancés de 6 points… Ah non ! Ca ne va pas recommencer… Temps-mort, on demande de s’aider pour monter la balle et de se reprendre en défense… Heureusement, avec une adresse revenue de notre côté, on leur repasse devant… Et toc ! Attaque du dernier acte avec 4 points d’avance, il faut jouer quand même pour occuper le temps et l’espace... et ça marche, malgré des gestes d’énervement de leur côté qui les fait s’accrocher aux bras et durcir le jeu… Thomas à 3 points et Jean-Paul à la baguette, n’oublions pas un Fabrice qui retrouve, temporairement hélas, les accélérations foudroyantes de sa défunte jeunesse, et nous voilà avec 10 points d’avance à 4 minutes de la fin… Il va falloir négocier cette avance avec maestria pour contenir leurs assauts furieux des dernières minutes, mais Yves offre son torse d’armoire normande en dernier défenseur impitoyable et Vincent règne sur les airs au-dessus du cercle… Ajoutez-y quelques fulgurances de votre serviteur et le tour est joué…. Cran est battu, Cran est dépité, mais Cran nous servira quand même une raclette copieusement arrosée… pour oublier peut-être… Par contre méfions-nous de leur prochaine réaction… Cran est fier, surtout quand ils sont à crans… Mais je peux vous dire que ça fait du bien à l’Ego, et pas que…. !

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